jeudi 19 février 2009

L'imaginaire dans le développement de l'enfant

  • Qu'est-ce que l'imagination ?

L'imagination est la faculté de se représenter les objets par la pensée. Il s'agit d'une fonction qui crée des images, et les utilise, l'imaginaire étant le contenu de ce qui est produit par cette fonction.

L'imaginaire peut se concevoir comme une sorte de territoire intime et propre à chaque individu, dans lequel celui-ci exerce sa faculté d'imagination, sans les barrières et les contraintes de la réalité. Il s'agit d'un caractère individuel, privé et donc, d'un pouvoir de la pensée. Il peut aussi se manifester dans le processus de créativité : le jeu, l'art, la littérature sont l'expression de l'imaginaire.

Tout éducateur s'attache à ce que l'enfant puisse développer son imaginaire et sa créativité dès son plus jeune âge. Ces facultés s'expriment dans le jeu de faire-semblant (ou jeu symbolique), dans le dessin, les histoires qu'il écoute ou qu'il raconte.

Comment apparait cette fonction qui lui permet de créer et d'organiser ses images?

Nous répondrons à cette question à travers le développement de l'enfant dans deux perspectives différentes : l'une affective avec Winnicott et Bion, et l'autre intellectuelle avec Piaget. Nous en étudierons l'évolution et la fonction dans l'élaboration de la vie psychique.


  • Les débuts de l'imaginaire

Chez Winnicot et Bion :

L'imaginaire du bébé est d'abord celui de sa mère. La capacité de rêverie maternelle initie un processus de pensée dès le premier mois de vie et tout au long de la phase dite d'indifférenciation entre le bébé et sa mère.

Bion montre que c'est la mère qui donne sens aux vécus du tout-petit, les mobilise en les interprétant, les expériences du bébé acquérant ainsi une signification. Peu à peu au fil des expériences de séparation, le bébé commence à s'individualiser : c'est le premier espace de pensée appelé l'aire trantionnelle, dans laquelle le bébé choisit un objet qu'il est capable de penser.

Tout au long du développement, d'autres processus symboliques vont se manifester dans un espace qui s'agrandit. Le jeu symbolique puis le langage témoignent de ces progrès. L'imaginaire peut alors exister indépendamment de celui de la mère. C'est le processus d'individualisation qui amène le bébé à penser d'une manière autonome.

Chez Piaget :

Les débuts de l'imaginaire se situent dans un registre intellectuel. Cette perspective offre l'intéret de pouvoir suivre très précisément les conduites observables des enfants du point de vue de ses manifestations. L'accès à la fonction symbolique (capacité d'évoquer un objet ou un évènement en leur absence), permet à l'enfant de créer son imaginaire.

Piaget décrit la genèse de la symbolisation à travers l'évolution de l'imitation et du jeu symbolique. L'enfant passe, vers l'âge de 15 ou 18 mois, d'une pensée centrée sur l'action et les objets et, limitée au moment présent (activité sensori-motrice) à une pensée représentatrice que lui permet en quelque sorte de porter le monde dans sa tête, de le modofier et de l'inventer.

Dans la lignée de la théorie piagetienne, Sinclair suit les étapes de l'évolution du jeu symbolique et le passage de l'utilisation fonctionnelle des objets à leur transformation en éléments d'un jeu symbolique, exemple : le balai devient cheval ...



  • Le développement de l'imaginaire de 2 à 6 ans

Du point de vue cognitif :

La maîtrise de la fonction symbolique par le représentation de la rivalité permet à l'enfant d'accéder au récit, de raconter des évènements qu'il a vécus. Dans le même temps, il découvre qu'il peut inventer des lieux, des personnages, des situations imaginaires. C'est là un moment passionant où l'enfant prend conscience du pouvoir de sa pensée. Seul ou en groupe il va créer des épopées de plus en plus riches, alimentées par les histoires qui sont racontées, les dessins animés ... qu'il regarde.

Les dessins, maintenant reconnaissables, sont le reflet de cet imaginaire, même si les enfants ne prennent pas en comptent les élèments de la réalité (dimension...).

Le langage , de plus en plus développé, soutient cette activité symbolique très riche. Parfois égocentrique, lorsque l'enfant se raconte à lui-même des histoires qu'il invente, il permet également les échanges avec l'adulte et surtout avec les pairs.

Du point de vue affectif :

Les jeux s'appuyant sur une identification aux adultes, sont bien connus par les professionnels. Il permettent à l'enfant de se libérer des frustrations et des contraintes vécues quotidiennement, en s'identifiant aus différents adultes "frustrateurs" et en prennant le pouvoir à son tour. Ce sont des occasions de contruire sa personnalité au cours de la période oedipienne avec les enjeux affectifs qui l'accompagne (attachement et rivalité). L'attrait pour les contes et les histoires d'ogres s'explique également par les angoisses de dévoration et/ou de frustration correspondant aux stades de développement spychoaffectif.

Que ce soit dans le jeu, dans le dessin ou dans les histoires qui lui sont racontées et support à ses propres créations, l'imaginaire est pour l'enfant un besoin psychique essentiel dans le sens où cette activité équilibre les tensions très fortes de cette période de la sexualité infantile.

Tiré du Journal des Professionnels de l'Enfance mars/avril 2006

Comment, selon vous, peut-on développer l'imaginaire des enfants ?

7 commentaires:

  1. Bonjour
    Cet article est intéressant et j'aimerais pouvoir lire la suite, pouvez vous me l'envoyer?

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  2. Bonjour,

    Tout comme Amélie, je voulais s'avoir s'il était possible que vous m'envoyiez cet article.

    Cordialement,

    Maëva

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  3. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  4. Bonjour,
    Serait-il possible de recevoir l'entièreté de cet article ?
    Je vous en remercie d'avance.

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  5. bonjour, est il possible d'avoir l'intégralité de l'article svp?
    Merci

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  6. Bonjour,

    Je suis également très intéressée par cet article!

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  7. Bonsoir
    Je vois que c'est article touche plusieurs cotés de l'enfance
    Est-il possible de m'envoyer tout l'article et merci

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